Open Range : Dans les coulisses du tournage épique de ce western mémorable

Réalisé par Kevin Costner en 2003, Open Range est considéré comme l’un des derniers grands westerns hollywoodiens. Pour donner vie à cette fresque grandiose sur les cow-boys menant leurs troupeaux à travers l’Ouest sauvage, l’équipe du film s’est lancée dans un tournage titanesque au cœur de décors naturels à couper le souffle. Retour sur cette aventure cinématographique hors-norme.

Un décor de rêve au prix d’efforts surhumains

Déterminé à filmer dans des paysages authentiques, Kevin Costner a d’abord envisagé les montagnes du Montana pour poser ses caméras. Mais la région, défigurée par l’urbanisation, ne correspondait plus à sa vision du Far West originel. C’est finalement au Canada, dans la région reculée de Longview, qu’il a trouvé son bonheur.

Le lieu choisi présentait cependant un défi de taille : aucune route n’y menait. Les équipes ont donc dû construire eux-mêmes une piste en terre battue pour acheminer le matériel. À peine terminée, celle-ci s’est transformée en bourbier avec la fonte des neiges. Puis un barrage de castors a provoqué son inondation sous un mètre d’eau ! Il a fallu s’armer de patience pour vaincre les éléments.

La naissance d’Harmonville, un exploit artistique et technique

Non content de dénicher des panoramas à l’état brut, Kevin Costner voulait aussi un village à l’image de ceux du 19ème siècle. Aucun décor existant ne faisant l’affaire, la production a dû construire Harmonville de toutes pièces, pour la modique somme d’un million de dollars.

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Fruit d’un travail acharné de documentation et de reconstitution, la bourgade a nécessité 9 semaines de labeur. Chaque détail, du papier peint aux clous, a été pensé pour coller à la réalité de l’époque. Une prouesse saluée par la chef décoratrice Gae Buckley : « Nous avons recréé ce qui a vraiment existé, dans le style des bâtiments et le choix des couleurs typiques de 1880. »

Être fidèle à la réalité, le credo de Kevin Costner

Ce souci d’authenticité s’inscrit dans la volonté du réalisateur de rendre hommage aux westerns classiques qu’il admire tant. Il confie : « Nous avons tous dans le cœur ces images et ces sentiments venus des grands films du genre. Je voulais qu’Open Range nous y replonge. »

Pour Kevin Costner, la force du western réside dans la simplicité et la cohérence des valeurs qu’il véhicule. Un credo qu’il a tenu à respecter à tous les niveaux, des décors aux dialogues, en passant par les costumes. Quitte à devoir batailler ferme pour monter ce projet atypique dans un Hollywood réticent à miser sur ce genre supposé démodé.

Quand les éléments se déchaînent

Malgré toute cette préparation minutieuse, l’équipe a dû composer avec une météo capricieuse durant le tournage. Vents violents dépassant les 80 km/h, températures caniculaires, orages diluviens… Dame Nature avait décidé de jouer les trouble-fête.

Il a notamment fallu recréer artificiellement une scène d’inondation cruciale pour l’intrigue. Un bassin de 4,5 mètres de profondeur et de 9 mètres de large a été aménagé, malgré la proximité d’une rivière. Un dispositif impressionnant mais indispensable pour garder la maîtrise des opérations.

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Ces péripéties n’ont pas entamé l’ardeur des comédiens, à commencer par Robert Duvall et Kevin Costner lui-même, qui tenaient les rôles principaux. La présence de l’acteur britannique Michael Gambon, venu apporter une touche so british dans ce décor de western, témoigne aussi de l’aura du projet.

Un succès critique et public mérité

Porté par la détermination sans faille de son réalisateur, Open Range a fini par voir le jour en 2003, après des mois d’un tournage épique. Ce périple chaotique mais ô combien excitant a conquis le cœur des cinéphiles et reçu des critiques élogieuses.

Avec un box-office de près de 70 millions de dollars, le film a démontré qu’un western ambitieux avait toujours sa place au 21ème siècle. Il a aussi permis à Kevin Costner de renouer avec le succès, après des années en demi-teinte suite aux échecs de Postman et Waterworld.

Depuis, le cinéaste n’est toutefois jamais repassé derrière la caméra. Peut-être parce qu’il sait qu’il sera difficile d’égaler la singularité et la maestria déployées pour donner vie à ce grand western moderne, dans la plus pure tradition du genre. Gageons qu’Open Range restera comme l’un des sommets de sa filmographie.

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