Où a été tournée La Veuve Couderc ? Les lieux de tournage en Bourgogne dévoilés

Quand on regarde La Veuve Couderc, ce drame poignant de 1971 réalisé par Pierre Granier-Deferre, on est immédiatement transporté dans un monde rural, austère, où chaque plan semble imprégné de la lourdeur du destin. Adapté du roman de Georges Simenon, le film met en scène Simone Signoret dans le rôle d’une veuve usée par la vie et Alain Delon, un fugitif énigmatique, dans une Bourgogne des années 30 qui respire l’authenticité. Mais où ces images si marquantes ont-elles été capturées ? Les décors – une ferme isolée, un canal paisible, un pont-levis grinçant, une église silencieuse – ne sont pas de simples toiles de fond : ils portent l’âme du film. Cet article vous emmène dans les coulisses des lieux de tournage, de Cheuge à Gray, en passant par Dole et même Rigny, pour révéler les secrets d’une production ancrée dans le cœur de la Bourgogne. Préparez-vous à un voyage dans le temps et l’espace.

Pourquoi Cheuge et sa ferme Boussageon incarnent La Veuve Couderc

Imaginez un village blotti au creux de la Côte-d’Or, où les champs s’étendent à perte de vue et où le murmure d’un canal rythme la vie. C’est à Cheuge, petit joyau rural, que l’équipe de Pierre Granier-Deferre a posé ses caméras en 1971 pour donner vie à La Veuve Couderc. Le décor central, c’est la ferme Boussageon, une bâtisse en pierre qui semble avoir traversé les siècles. Avec ses murs épais, ses volets fatigués et son jardin modeste, elle incarne parfaitement la maison de la veuve Couderc, un lieu à la fois refuge et prison pour Simone Signoret et Alain Delon. Juste à côté, le pont-levis sur le canal entre Champagne et Bourgogne ajoute une touche de poésie mélancolique. Ce pont, manipulé par la belle-sœur dans le film, devient un symbole de passage – ou d’enfermement.

Filmer à Cheuge n’était pas un choix anodin. Ce village, avec son calme presque intemporel, offrait l’isolement nécessaire pour ce drame psychologique. Les scènes à la ferme – travaux agricoles, repas tendus, moments d’intimité – gagnent en puissance grâce à ce décor brut, presque palpable. Ce qui m’a surpris, c’est l’impact durable du film sur Cheuge : en 2011, les habitants ont organisé un événement pour rejouer des scènes, comme un hommage vibrant. On imagine l’équipe en 1971, slalomant entre les poules et les charrettes pour installer les projecteurs, peut-être avec un café partagé avec les locaux. Cheuge et sa ferme Boussageon ne sont pas juste des lieux : ils sont le cœur battant de La Veuve Couderc, où chaque pierre raconte une histoire.

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Comment Gray et son quai Mavia ont accueilli Alain Delon

À une trentaine de kilomètres de Cheuge, la ville de Gray, en Haute-Saône, a elle aussi joué un rôle dans le tournage de La Veuve Couderc. En juin 1971, l’équipe s’est installée sur le quai Mavia, un lieu bordé par la Saône, où les façades anciennes et les pavés usés évoquent une France intemporelle. Ce décor, plus urbain que la ferme Boussageon, a servi pour des scènes extérieures, peut-être celles où Jean Lavigne, le personnage d’Alain Delon, erre ou croise des regards curieux. Gray, avec son atmosphère de petite ville provinciale, offrait un contraste subtil avec l’isolement rural de Cheuge, tout en restant fidèle à l’ambiance du roman de Georges Simenon.

Ce qui rend Gray spécial, c’est l’empreinte laissée par le tournage. Les habitants, encore aujourd’hui, se souviennent de l’arrivée des caméras et de la présence magnétique d’Alain Delon. J’ai souri en imaginant la foule massée sur le quai Mavia, espérant apercevoir une star entre deux prises, pendant que l’équipe s’efforçait de capter la lumière parfaite sur la rivière. Filmer au bord de la Saône devait être un défi : éviter les reflets, gérer les passants, composer avec le vent. Pourtant, ce décor, avec son charme discret, ajoute une touche de vie à La Veuve Couderc. Gray, bien plus qu’un simple décor, a capturé un instant de 1971, où le cinéma s’est invité dans une ville endormie.

Dole et la rue Arney : un tournage éclair pour La Veuve Couderc

Poursuivons notre voyage jusqu’à Dole, dans le Jura, où une journée de tournage, le 25 juin 1971, a laissé une trace indélébile. L’équipe s’est concentrée sur le 15 rue Arney, un porche élégant au cœur du centre-ville historique. Ce lieu, avec ses pierres anciennes et son allure médiévale, a servi pour une scène extérieure, peut-être celle où Jean Lavigne arrive en bus ou croise la veuve Couderc. Dole, avec ses ruelles pavées et ses bâtiments chargés d’histoire, était le choix parfait pour ancrer le film dans une réalité tangible, celle d’une petite ville des années 30 où les rumeurs circulent vite.

Ce qui frappe, c’est l’engouement qu’a suscité cette journée. Les habitants, massés autour du porche, étaient fascinés par Simone Signoret et Alain Delon, deux géants du cinéma. Une journée, c’est court, mais suffisant pour marquer les mémoires. On imagine l’équipe, pressée par le temps, ajustant les caméras sous un soleil d’été, pendant que les badauds chuchotent. J’ai repensé à une visite dans une vieille ville, où un simple porche pouvait cacher mille histoires. À Dole, le 15 rue Arney est plus qu’un décor : c’est un instant suspendu, où le cinéma a transformé une ruelle en légende. Si vous passez par là, levez les yeux – vous sentirez peut-être l’ombre de Delon dans l’air.

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Où se trouve l’église de La Veuve Couderc ?

Un décor intrigue particulièrement : une église, où Jean Lavigne et la veuve Couderc partagent une scène empreinte de gravité. Ce lieu, mentionné sans localisation précise, reste un mystère. Était-elle à Cheuge, près de la ferme Boussageon, où une petite église de village aurait pu convenir ? Ou à Gray, où une église plus imposante, comme celle de Notre-Dame, aurait offert un cadre dramatique ? Peut-être même à Dole, dans le centre historique. Sans indices clairs, on ne peut que spéculer, mais ce flou ajoute une aura presque mystique au film. L’église, avec ses bancs usés et son silence, devait amplifier la tension entre Simone Signoret et Alain Delon, deux âmes perdues dans un monde hostile.

Filmer dans une église, c’est toujours un défi. Il faut respecter le lieu, travailler en silence, capter la lumière tamisée des vitraux. J’imagine l’équipe, un peu intimidée, installant les caméras avec précaution, pendant que le soleil dessine des ombres sur les murs. Ce décor, même s’il reste anonyme, est essentiel : il ancre La Veuve Couderc dans une dimension spirituelle, où les personnages affrontent leurs démons. Le mystère de sa localisation, loin de frustrer, invite à l’imagination. Peut-être qu’en visitant Cheuge ou Gray, on tombera sur une petite église qui, sans le dire, a accueilli ce moment de cinéma.

Rigny, l’échappée d’Alain Delon pendant le tournage

Un lieu inattendu émerge des récits : Rigny, un village paisible de Haute-Saône, où Alain Delon aimait se retirer pendant les pauses. À quelques kilomètres de Gray, Rigny offrait un refuge loin des caméras, un endroit où la star pouvait souffler, peut-être en buvant un verre au café du coin ou en se promenant le long des champs. Cette anecdote, presque anodine, donne une touche humaine à Delon, souvent perçu comme une icône intouchable. En 1971, alors que le tournage battait son plein à Cheuge et Gray, Rigny devenait un havre discret, un lieu où le temps semblait suspendu.

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Ce détail m’a touché. On imagine Delon, fatigué par les longues journées, trouvant du réconfort dans la simplicité de Rigny. Les villageois, sans doute ravis, devaient guetter ses allées et venues. Filmer La Veuve Couderc demandait une intensité émotionnelle, et ces moments de détente à Rigny ont peut-être aidé Delon à porter le rôle complexe de Jean Lavigne. Ce village, absent des écrans, fait partie intégrante de l’histoire du tournage. Il rappelle que derrière chaque film, il y a des instants de vie, des parenthèses qui humanisent les légendes.

La Bourgogne, décor idéal pour La Veuve Couderc

Pourquoi la Bourgogne ? Cette question traverse l’esprit en découvrant les lieux de tournage de La Veuve Couderc. Cheuge, Gray, Dole – ces villes et villages, répartis entre Côte-d’Or, Haute-Saône et Jura, partagent une authenticité rurale qui colle parfaitement au roman de Georges Simenon. En 1971, la Bourgogne offrait des paysages préservés, des fermes encore habitées, des canaux bordés de peupliers. La ferme Boussageon, le pont-levis, le quai Mavia : chaque lieu semble choisi pour son pouvoir évocateur, pour cette capacité à plonger le spectateur dans une France d’antan, où les passions se nouent dans le silence.

Mais il y avait aussi des raisons pratiques. La Bourgogne, proche de Paris, était accessible pour une équipe venant des Paris-Studios-Cinéma de Billancourt, où les intérieurs ont été tournés. Les villages comme Cheuge offraient des décors naturels, sans besoin de transformations coûteuses. Et puis, il y avait l’accueil des habitants, curieux et chaleureux, qui ont facilité le tournage. J’ai repensé à une balade dans un village bourguignon, où une simple ferme semblait sortie d’un tableau. C’est cette magie que Pierre Granier-Deferre a capturée, faisant de la Bourgogne bien plus qu’un décor : un personnage à part entière, qui donne à La Veuve Couderc sa profondeur et son souffle.

Lieux de tournage de La Veuve Couderc

Les lieux de tournage de La Veuve Couderc ne sont pas de simples décors. À Cheuge, la ferme Boussageon et le pont-levis portent l’âme du drame, tandis que le quai Mavia à Gray et le porche de la rue Arney à Dole ajoutent des touches de vie provinciale. L’église, mystérieuse, évoque une spiritualité discrète, et Rigny, refuge d’Alain Delon, apporte une note humaine. Ces lieux, disséminés dans la Bourgogne, ont transformé le roman de Georges Simenon en un film inoubliable, vu par deux millions de spectateurs à sa sortie.

Si l’envie vous prend, partez explorer Cheuge, Gray ou Dole. Cherchez la ferme Boussageon, passez sous le porche de la rue Arney, ou flânez à Rigny en imaginant Delon au coin d’une rue. Et pourquoi ne pas revoir La Veuve Couderc sur Arte ou en DVD, pour redécouvrir ces lieux à l’écran ? La Bourgogne, avec ses secrets et ses souvenirs, continue de murmurer l’histoire de Simone Signoret et Alain Delon. Alors, prêt à plonger dans ce voyage cinématographique ?

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