Le film Anatomie d’une chute de Justine Triet a marqué les esprits par son intrigue poignante et ses paysages à couper le souffle. Partez à la découverte des lieux de tournage en Savoie qui ont servi d’écrin à ce drame familial intense. Du chalet d’alpage devenu personnage central aux panoramas vertigineux de la vallée de la Maurienne, explorez les coulisses d’un tournage hors du commun.
Le chalet Fjällstuga, un acteur à part entière
Niché à 1500 mètres d’altitude dans le hameau des Crevasses, sur les hauteurs de Villarembert, le chalet Fjällstuga a joué un rôle clé dans Anatomie d’une chute. Cette imposante bâtisse de 250m2, ancienne ferme d’alpage datant du 19ème siècle, a littéralement été transformée pour les besoins du film.
Lorsque les repéreurs ont débarqué chez Pascaline et Yohann Lebordais en décembre 2021, le couple était loin d’imaginer que leur chalet deviendrait le théâtre d’un tournage aussi emblématique. « Ils cherchaient une maison partiellement isolée, partiellement en travaux et avec une façade suffisamment haute pour qu’un personnage puisse se tuer en tombant », raconte Pascaline. Séduits par l’authenticité du lieu et l’apport financier non négligeable en pleine saison, les propriétaires ont accepté de prêter leur demeure pendant deux mois.
Pendant trois semaines, une équipe de dix personnes s’est attelée à métamorphoser le chalet. L’atelier de l’ESF de la Toussuire a même été sollicité pour créer du mobilier sur-mesure. Un échafaudage factice a été installé sur la façade pour permettre à l’acteur jouant le mari de faire une chute vertigineuse, scène clé du film. Les propriétaires ont vécu au rythme effréné du tournage, en immersion totale dans l’univers du cinéma. « Ce n’est pas anodin d’avoir 45 personnes tous les jours chez vous », souligne Pascaline.
Mais une fois les caméras éteintes, tout a été remis en ordre, comme si l’équipe n’avait jamais foulé les lieux. Seules quelques photos témoignent de cette parenthèse extraordinaire pour ce chalet d’ordinaire si paisible.
La Savoie, un écrin naturel grandiose
Si le chalet Fjällstuga incarne à merveille le huis-clos familial où se noue le drame, ce sont les paysages majestueux de Savoie qui apportent une dimension vertigineuse à Anatomie d’une chute. La vallée de la Maurienne, avec ses panoramas époustouflants sur les aiguilles d’Arves et le majestueux Mont Charvin, offre un écrin naturel qui sublime la tragédie intime du film.
La réalisatrice Justine Triet a été séduite par ces décors bruts et puissants. « Je voulais une lumière froide, crue, des extérieurs puissants qui contrastent avec les intérieurs », confie-t-elle. Les courbes des montagnes enneigées, où l’on ne cesse de monter et descendre, font écho au parcours chaotique des personnages qui tentent de comprendre les circonstances du drame.
Le village de Villarembert, 400 habitants à l’année, a vécu au rythme effréné du tournage pendant deux mois. Les habitants ont découvert avec stupéfaction les coulisses de la création cinématographique. « Dès les premières images, on est happé par le paysage que l’on voit tous les jours. Ça nous a scotchés », se souvient le maire Jean-François Duverney-Guichard.
Avec ses chalets traditionnels et son ambiance de carte postale, la petite commune savoyarde n’en est pas à son premier tournage. Mais Anatomie d’une chute lui offre une exposition sans précédent. De quoi susciter la fierté des locaux et doper l’attractivité touristique de ce coin de paradis encore préservé.
Sur les traces du film
Propulsés sous le feu des projecteurs grâce au succès international d’Anatomie d’une chute, le chalet Fjällstuga et les paysages de la vallée de la Maurienne attirent désormais les cinéphiles du monde entier. Si le chalet a retrouvé son apparence originelle, il est néanmoins possible de séjourner dans ce lieu chargé d’histoire en louant l’appartement en duplex proposé sur Airbnb.
Pour environ 90€ la nuit, jusqu’à quatre personnes peuvent s’immerger dans le décor du film et s’imaginer dans la peau des personnages. Une expérience immersive hors du commun, qui permet de conjuguer cinéphilie et escapade nature dans un cadre époustouflant. Mais face à l’engouement suscité par le long-métrage multiprimé, il faut s’y prendre très en avance pour espérer décrocher une disponibilité !
Au-delà du chalet, c’est toute la vallée de la Maurienne qui invite à marcher dans les pas des acteurs. De Villarembert au Corbier en passant par Saint-Jean-de-Maurienne, les panoramas qui ont subjugué Justine Triet se dévoilent au détour des sentiers de randonnée et des pistes de ski. Une belle occasion de s’imprégner de la beauté brute des montagnes, tout en replongeant dans l’univers tendu et poignant du film.
En choisissant la Savoie comme écrin de son drame familial, Justine Triet a offert à la région une vitrine exceptionnelle. De la Palme d’Or aux Oscars, Anatomie d’une chute a fait briller les paysages savoyards sur les écrans du monde entier. Le chalet Fjällstuga et les panoramas à couper le souffle sont devenus des personnages à part entière, témoins silencieux d’une tragédie intime qui a bouleversé le public.
Aujourd’hui encore, ces lieux restent imprégnés de l’âme du film. Ils invitent le visiteur à se laisser happer par la beauté vertigineuse de la montagne, tout en se replongeant dans les méandres d’une histoire aussi fascinante que déchirante. En arpentant les sentiers de la vallée de la Maurienne sur les traces d’Anatomie d’une chute, c’est un peu comme s’immerger dans les coulisses d’un tournage hors-norme et vivre un grand moment de cinéma grandeur nature. Une expérience inoubliable, à la croisée de la 7ème art et de la splendeur des Alpes.